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La Guerre de Mulele


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Les Banyamulenge ont combattu de nombreuses guerres à différentes époques et les ont toutes remportées. Cependant, en 1964, une guerre plus grave éclata, bien plus intense que toutes les précédentes. Cette guerre devint connue sous le nom de rébellion simbas, mais les Banyamulenge l’appelèrent « la Guerre de Mulele ».


Elle débuta comme une rébellion menée par d’anciens membres du Mouvement National Congolais (MNC), qui soutenaient toujours les idées de Patrice Lumumba, assassiné peu avant. Ces rebelles formèrent un groupe militaire appelé le Conseil National de Libération (CNL), dirigé par Egide Davidson Boshele et assisté par Pierre Mulele (dont le nom fut donné à la guerre). Ils commencèrent à combattre contre le gouvernement de Joseph Kasa-Vubu et Joseph Mobutu.


Les combats commencèrent début 1964 et devinrent très violents. Ce groupe rebelle prit le contrôle d’une grande partie du Congo, atteignant même les régions de l’est où vivent les Banyamulenge.


En 1965, les forces rebelles arrivèrent sur la plaine de la région du Tanganyika. Les troupes gouvernementales, aidées par les forces des Nations Unies, les combattirent. Cela força les rebelles à fuir vers les hautes montagnes habitées par les Banyamulenge et d’autres communautés voisines.


À leur arrivée, les rebelles exigèrent que toutes les populations locales fournissent leurs jeunes hommes pour rejoindre la lutte, menaçant de tuer quiconque refuserait.

Les Banyamulenge, ainsi que d’autres tribus voisines, envoyèrent tous des jeunes combattants pour participer à cette rébellion. Les chefs de la branche du CNL dans la région des Banyamulenge étaient Antoine Marandura et Louis Bidarira, tous deux Bapfurero (une tribu). À cette époque, ils se donnèrent le surnom populaire de « SIMBA MULELE ».


Après environ dix mois au sein de ce groupe rebelle, les Banyamulenge commencèrent à subir de graves mauvais traitements. Ils furent fortement opprimés à cause de leur appartenance tribale, ce qui les poussa à se séparer de la rébellion.


Après leur rupture avec la rébellion Mulele, le groupe commença à voler leur bétail et intensifia la persécution, allant jusqu’à tuer certains Banyamulenge.


Les chefs des rebelles Mulele, les Bapfurero avec le peuple Babembe, lancèrent une attaque visant à tuer et détruire entièrement la tribu Banyamulenge.


Le 4 février 1966, ils menèrent une offensive majeure, mais les Banyamulenge, dirigés par Mushishi Karoli, un guerrier très courageux, ripostèrent avec peu d’armes à feu et des lances. Cependant, les attaquants réussirent à tuer Mushishi, qui refusa de fuir.


Après la mort de Mushishi, les Banyamulenge furent sévèrement persécutés et beaucoup furent tués, notamment dans des lieux comme Gatongo, Kirumba, et d’autres endroits où des disparitions furent signalées. Cette violence força beaucoup d’entre eux à fuir vers Baraka, dans la plaine du Tanganyika.


À leur arrivée dans cette nouvelle région, la vie fut très difficile. Beaucoup périrent à cause de maladies (paludisme), et leur bétail mourut car il n’était pas habitué au climat. Face à ces conditions difficiles en exil, les hommes Banyamulenge demandèrent des armes au gouvernement pour combattre les rebelles.


Alors, des hommes courageux se levèrent, notamment Muhindanyi Sila, Toma Muyoboke, Karojo, Muganng'wa Eliya, Gakingiye Norbert, et bien d’autres. Ils demandèrent des armes et les reçurent d’un soldat nommé Colonel Kaniki. À partir de là, ils formèrent un groupe militaire Banyamulenge qu’ils appelèrent « ABAGIRIYE », ce qui signifie guerriers, composé d’environ deux cent soixante combattants.


Les Abagiriye menèrent des opérations militaires pour chasser tous ces groupes rebelles ethniquement divers de la région, comme Dieu le leur avait promis par l’intermédiaire du prophète Bicinoni Nyiringoma : qu’Il serait avec eux et leur accorderait la victoire. Ils combattirent les rebelles de Mulele jusqu’au début de 1968, quand un des Abagiriye, nommé Gitongo, tira sur le chef rebelle restant, Laurent Désiré Kabira, lui blessant la jambe d’une balle qui le rendit handicapé. Il ne put plus marcher normalement jusqu’à sa mort, bien que cela ne fût pas évident pour tous. Malgré cette blessure, Kabira survécut et s’enfuit en Tanzanie, les rebelles restants se dispersèrent, et le peuple de Dieu, les Banyamulenge, les vainquirent.


Après leur victoire, le gouvernement recruta la plupart des Abagiriye dans l’armée nationale en reconnaissance de leur bravoure et rôle dans le combat. Après la guerre, les Banyamulenge commencèrent à construire des écoles et le premier Munyamulenge fut élu sénateur au parlement national, « Muhoza Gisaro Frederick », tandis que d’autres prirent des postes de leadership dans les églises et au gouvernement.

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